Notre journée type
récit d'une journée au mois de mars
8h12 :
Le réveil sonne, après ses 12 minutes de retard dû au froid qui ralentit son fonctionnement... Jérémie se tourne, sort un oeil de la capuche de son duvet et lance un cri pour réveiller tout le monde. Après quelques minutes, les gaillards se lèvent les uns après les autres. Paul commence à allumer le réchaud pour les thés et cafés qui finiront de sortir Denis de son duvet. Le petit déjeuner est très copieux: nous engloutissons beaucoup de pain ; lorsque celui ci nous fait défaut, on se rabat sur des biscuits ou du muesli.
9h10 :
On regarde un compteur de vélo, notre seule source d'heure. On se motive; objectif: décoler du campement à 9h45, pour bien répartir le temps de route dans la journée. Chacun s'affaire à rouler duvet, matelas et tente. Le chargement des sacoches sur les vélos est désormais organisé; pas de bruit, chacun est concentré sur son matériel. Finalement, c'est assez impressionnant la quantité de matériel que l'on peut mettre sur un vélo!
9h55 :
Avec 10 minutes de retard, nous partons la fleur au fusil. Objectif: 30 km avant de déjeuner, au cours desquels il nous faudra trouver du pain pour notre pique-nique. Nous commençons lentement la journée pour nous échauffer. Une chose intéressante: on ne s'ennuie jamais sur un vélo. Finalement, pour satisfaire notre objectif de 70 km par jour, il nous faut rester sur le vélo environ 4 heures par jour, avec notre moyenne journalière oscillant entre 15 et 20 km/h! 4 heures ! Mais il y a toujours un petit truc à regarder, à penser, à chantonner...
11h26 :
Crevaison. Et oui, ça arrive, même aux meilleurs ! Très vite les sacoches sont démontées, le vélo retourné, la chambre à air changée, et gonflée. Le temps d'un biscuit et ça repart.
12h47 :
Nous entrons dans un village; direction le cimetière, où nous sommes sûrs de trouver de l'eau; les gourdes remplies, on se dirige vers la place centrale. Très vite, nous marquons notre territoire: quelques T-shirts qui sèchent, l'Opinel planté dans le fromage font office de drapeau Véleurope. Installés sur notre banc, ou assis dans un parc, on observe, mais surtout on est observé. Le contact est très facile quelques fois; certains sont contents de nous montrer leur vocabulaire en français; on en profite pour leur expliquer rapidement notre aventure. Qui dit place du village dit café. Une petite pause assis au comptoir, à feuilleter le journal - ce qui représente notre seul lien avec la civilisation -, tout le monde en profite; c'est aussi l'occasion de se regarder dans un glace et observer notre tête changeante.
14h21 :
Difficile de décoler. On repart pour quelques heures de vélo. Toujours la même impression: on a tendance à perdre la notion du temps dans la tête dans les airs et les fesses sur la selle. Une de nos occupations favorites: crier "Ciao bella" aux grands mères italiennes à vélo, que nous doublons, expérimenter nos différents klaxons et sonnettes sous les tunels...
17h38 :
Il est temps de commencer à touver notre lieu de campement. Les abords de rivières sont souvent des lieux agréables. Jusqu'alors, les jours sont encore assez courts. On s'organise donc rapidement pour faire la mécanique nécessaire, monter la tente si besoin est et allumer le feu quand on le peut.
19h16 :
Nous commençons la cuisine. Ce soir, au menu, pâtes à la carbonara:
pour 6 personnes:
- allumer un bon feu pour y faire bouillir 5 litres d'eau
- pendant ce temps couper assez fin 4 oignons, et faites les revenir aux extrémités du feu, là où il est un peu moins puissant
- lorsque l'eau frémit, verser les 3 kg de pâtes
- Un peu de patience et noyer les 100 ml de crème et les 3 oeufs dans la casserolle débordante de pâtes collées
BON APPETIT BIEN SUR !
21h13 :
Une fois rassasiés, nous trainons un peu autour du feu. Certains profitent de sa chaleur et de sa lumière pour écrire leur carnet de bord. Lorque nous sommes à proximité d'une ville, et que nous en avons la motivation, on en profitepour un petit café ou une bière, avant de tomber dans les bras de Morphée.
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