Carnet de voyage
Edito
Suite aux trois dernières éditions du carnet de bord, le comité de rédaction s’est exceptionnellement réuni afin de remettre un petit peu d’ordre. Fini les textes qui se veulent originaux et qui ne font que partiellement part des exploits de nos aventuriers ! Ainsi, pour cette nouvelle édition, nous allons revenir à une rédaction du carnet de bord plus conventionnelle.
La Rédaction
Le Danemark
C ‘est un énorme ferry qui nous a permis de faire la liaison entre Stavanger et Hirtshals au Danemark. Ce sera de loin le plus gros bateau que l’on n'aura jamais pris, un bâtiment de 9 étages, avec des restaurants, des bars et tous les divertissements possibles et imaginables. Nous nous contenterons d’une nuit dans une cabine coincée entre la cale à voiture et la salle des moteurs. Ainsi, nous avons été bercés toute notre nuit, par le doux ronronnement du moteur d’un bateau de 200 mètres de long. Pas de problème la nuit fut très bonne.
Dès notre arrivée au port de Hirtshals, Denis remporte les premiers points du maillot meilleur grimpeur danois. Malgré une compétition de très haut niveau, il est toujours en possession de ce titre.
Pour le maillot du meilleur sprinter, il est plus disputé, mais sachez que Jérémie est en position d'outsider, Guillaume détient le maillot vert jusqu'à la prochaine course...affaire à suivre.
Durant 3 jours nous suivons toujours la piste cyclable de la mer du nord, elle en fait le tour. On la suivait déjà entre Bergen et Stavanger. Elle nous a fait découvrir les belles dunes et plaines du Nord du Danemark. Des zones encore sauvages et préservées des activités destructrices de l’Homme. Une région idéale pour le ramassage de champignons, pommes et prunes. Cette générosité de la nature nous a permis de faire plusieurs jolis festins. Par exemple, un soir ce fut une omelette aux cèpes avec des pommes de terres sautées, et en dessert une compote de pommes-prunes.

Des champignons tous comestibles et très bons, pas de problème vous connaissez tous leur nom...?
Les champignons ont été présents à tous nos repas, ils se ramassaient par kilos. Le climat pluvieux favorise le développement de toutes sorte de mycètes ; des comestibles, mais aussi ceux qui sont sous nos pieds et dans nos vêtements humides.
Heureusement pour nous, le climat pluvieux a l’air de faire partie des habitudes au Danemark, ainsi les choses sont prévues pour : des lieux de campements sont installés tout au long de la piste cyclable, et certains d’entre eux ont des petites cabanes en bois pour s'y abriter. C ‘est un petit bonheur de tomber sur ce type d’installation après plusieurs jours de vélo où il pleut au moins une fois dans la journée. En plus d’un abri pour la nuit le site est souvent doté d’une table, d'un foyer pour le feu ; dans les meilleurs cas, il y a un robinet d’eau potable et du bois pour le feu. Un accueil presque trop luxueux pour nous.
Le 18 août nous quittons définitivement, cette piste cyclable pour aller visiter le « centre de recherche – musée » sur les énergies renouvelables le Folkecenter (voir le compte rendu de visite).
C’est un centre indépendant de recherche et de mise en application des différentes technologies du renouvelable.
L’équipe de stagiaires de ce centre nous a accueilli pour la visite, le repas et la soirée. Ils sont originaires de plusieurs coins du monde (Canada, Cuba, France…) Ce moment à été pour nous l’occasion de partager leur folle passion pour l’innovation technologique et pour les énergies renouvelables. Je ne décrirai pas l’ambiance qu’il y avait en ce lieu mais je la qualifierais d’originale et belle…
Le sur-lendemain nous avons un nouveau rendez-vous au village de Vrads au centre du pays, à proximité du point culminant du Danemark (une centaine de mètres!!!!). C’est l’occasion de pédaler dans des paysages vallonnés. C’est dans ce village que nous avons visité la maison de M. Thulesen, une jolie demeure construite afin de s’intègrer au mieux aux cycles naturels des éléments. L'objectif recherché est que la maison soit autonome en eau et en énergie. Tout comme le Folkecenter, c’est encore un pari un peu fou qui semble être réussi.
Après cette pause d’une demi-journée nous reprenons notre route vers le sud, en empruntant une nouvelle piste cyclable qui nous emmène à la frontière allemande. La pluie et les campements de luxe sont toujours de la partie. La nature est toujours aussi généreuse dans cette région, en plus de nous offrir des champignons, elle a offert à Guillaume l’occasion de voir des élans ; et surtout de ramasser un bois de ce bel animal. Ainsi, ce somptueux trophée vient ce rajouter à la longue liste des choses inutiles que l’on transporte…
C’est sur cette piste ou nous sommes tombés nez à nez avec le premier panneau nous indiquant la direction Persac ! Après s’être renseigné auprès du premier syndicat d’initiative croisé, il semblerait que ce soit une piste cyclable qui est balisée du Danemark jusqu’au centre Ouest de la France dans le fameux village de Persac. Il paraîtrait que cette route se nomme la "Veleurope". Après s’être concertés nous avons décidé de la suivre car elle a l’air de nous emmener à bon port. Ainsi plus de problème de carte et d’orientation, on a juste à suivre le fléchage…

Notre première rencontre avec le fléchage Persac!
L’Allemagne et les Pays-Bas.
La "Veleurope" nous fait quitter le Danemark après la ville de Padborg. Ce passage de frontière a été très modeste. Il s’est effectué sur une piste cyclable entre un pré où pâturent des vaches et un petit bois. Seul un panneau destiné aux cyclistes avec les deux drapeaux, nous a permis de deviner que l’on venait d’entrer en Allemagne.

Les frontières ne sont peut-être plus indiquées, mais Persac est fléché jusque dans les marais!
C’est dans des plaines pâturées par des vaches et découpées de canaux que l’on a traversé le Nord du pays. L’accueil y est très chaleureux et de nombreuses personnes sont curieuses de nos machines, ces rencontres sont l’occasion pour Paul et Jérémie de pratiquer leur brillant allemand.
Auprès des jeunes, notre anglais est suffisant pour se faire comprendre. C’est dans la ville de Bremerhaven que l’on a fait quelques sympathiques rencontres, dont des jeunes émigrés turques, qui ont beaucoup aimé notre récit de voyage.
Notre arrivée en Allemagne, c’est aussi le retour à l’Euro. C’est également l’arrivée dans une société qui ressemble pour beaucoup à la nôtre. Pour nous l’entrée dans ce pays nous rappelle un peu trop que l’on se rapproche dangereusement de la fin de l’aventure…
La frontière des Pays-Bas a été aussi discrète que celle entre l'Allemagne et le Danemark, seul le fléchage de Persac surmonté de deux drapeaux nous l’indique. Ce coup ci le passage s’est effectué au-dessus d’une écluse et sous la pluie, bienvenue au Pays bas !

Persac est toujours aussi bien fléché!
Dès notre arrivée dans la première ville hollandaise, nous avons été surpris du nombre de vélos, des vélos partout ! En circulation, sur les pistes cyclables et les trottoirs, mais aussi stationnés par centaines dans les parkings prévus à cet effet, il y en a également dans tous les endroits où il est possible d’accrocher sa bicyclette.
Que ce soit à Groningen ou à Amsterdam, ils ont presque tous les mêmes vélos, le fameux vélo hollandais, noir, un guidon haut, pas de freins, pas de vitesse, on ne peut faire plus simple.

Des vélos que des vélos.
La Pluie toujours la pluie…
Ces quinze derniers jours ont été particulièrement marqués par le mauvais temps qui nous poursuit. Pour les amateurs de statistiques, depuis que l’on a mis le pied sur les terres danoises, il a plu tous les jours sauf un ! Depuis le début du tour nous n'avons pas souvent été gênés par le mauvais temps. Généralement au bout de 4 à 5 jours de pluie une éclaircie arrive et nous permet de faire sécher ce qui est humide, et voilà tout !
Mais avec 15 jours de mauvais temps, faire sécher les affaires trempées ou lavées devient chose périlleuse. Deux techniques sont possibles : sortir ces vêtements humides dès qu’il ne pleut plus et les installer sur le porte-bagages arrière, ou les faire sécher en les enfilant trempés.
Heureusement pour nous, nos sacoches sont toujours aussi étanches, donc tout ce qui est sec à l’intérieur, restera sec jusqu’au moment où on le sortira. Même si l’eau qui nous douche tous les jours n’est pas trop froide, rendant cette météo supportable, nous avons décidé de tenter de fuir en prenant le train à Groningen, direction Amsterdam en espérant que le temps sera meilleur là-bas….

Persac est fléché jusqu'au bout du monde!
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Maastricht-Montmorillonnais
Du 1er au 15 septembre
Résumé en image de la traversée de la Belgique et de la France.
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Notre piège à cauchemard à nous: les toiles d'araignées veillent au dessus de nos nuits. |
Toujours pas d'arrêt chez le coiffeur, certains en aurraient besoin. |
La concrétisation du voyage: 11800 km. Depuis le départ, la frontière française en vue et notre route passe par l'abbaye trappiste d'Orval, de fameux brasseurs. Un bon jour ! |
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Passage de frontière, retour à la maison. Heureux sûrement, un peu de mélancolie aussi. |
En tout cas, nous suivons toujours la même route, encore pour une dizaine de jours. |
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Tout est sorti pour profiter d'un rayon de soleil après la pluie. |
Un concentré de problèmes mécaniques: les soudures du porte bagage, la patte de dérailleur, l'usure des pignons, de la chaîne, des rayons ... |
Mais ca roule toujours, face au vent. Ici, Denis se cache dans la roue de Mattieu |
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Franck à pleine vitesse |
Relecture et travail sur les pages du site dans des sanitaires publics (eau et électricité à disposition) |
Une petite pause pour se remettre au jour des actualités et s'enquérir de la météo. |
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Jean-Yves est rentré il y a peu d'un voyage à vélo au Cap Nord de Norvège, il nous rencontre et nous invite à partager une bière chez lui. |
Nantes-Neufchatel (Suisse)-Nantes en 14 jours, en tandem: 140 km par jour. La forme quoi ! |
Des paysages surprenants partout, même à deux pas de chez soi |
Nous étions donc sur le chemin du retour.
Difficile de mettre le mot dernier avant toute action: dernieres rencontres, dernier campement, derniers km... Drôles de mélange de sentiments: rentrer, revoir la famille, les amis, mais on est pas si mal sur les vélos, il en reste tellement à voir...

Une "dernière" crevaison quelques km avant la ligne, sous une pluie battante, pour se rappeler que le vélo n'est qu'une machine.
Et nous arrivons, le 15 septembre 2006 à Persac (86), à 19 heure:
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Après tout ce temps, |
alors que la fête était minutieusement préparée, |
devant les amis et la famille, |
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l'équipe a franchi la ligne d'arrivée !!! |
L'occasion pour les vendéens de danser avec leur patisserie favorite |
MERCI BEAUCOUP A TOUS ! |
Véleurope:
12 700 km.
215 jours de voyage
20 pays d'Europe
Toujours 6 cyclistes, et parfois plus.
Plein de rencontres, des images plein la tête, trop de crevaisons et 6 experts malgré eux en mecanique. Nous repartirons !
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